Depuis le début du confinement, nous avons pris l’habitude avec mes parents et mon frère, de nous envoyer un petit mot chaque matin. Sans forcément demander des nouvelles ou faire de longs discours, juste pour se dire bonjour.
Plusieurs managers et enseignants dans mon entourage ont mis en place des rituels similaires avec leurs équipes ou leurs élèves. Les uns en créant des groupes sous WhatsApp ou sur Teams, les autres en mettant en place des visioconférences régulières.
Créer un esprit d’équipe est vital pour le bon fonctionnement d’un groupe. Cédric Klapisch l’a montré dans son film « Riens du tout » sorti en 1992. Dans ce film, le nouveau PDG d’un grand magasin parisien décide d’employer des techniques nouvelles de management : travail en groupe, expression corporelle, formation d’une chorale, organisation d’un marathon. Son objectif est que tout le monde se connaisse afin que chacun se sente une responsabilité dans l’entreprise.
D’ailleurs une étude récente d’Ipsos montre que plus d’1 salarié sur 2 (51%) pense que « le collaboratif est avant tout un état d’esprit et des valeurs ».
À l’heure où le désengagement des salariés est une menace réelle, il appartient aux entreprises de transmettre cette envie et cette capacité à « faire ensemble. »
« Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite. »
Henry Ford
Nous n’avons pas tous la même capacité à sortir de notre zone de confort, mais surtout nous n’avons pas tous envie qu’on nous impose de le faire lors d’un séminaire d’entreprise ou d’un team-building.
Le concept de team-building est apparu dès les années 80. Son principe repose sur le fait d’imaginer et d’organiser des sessions de travail ou de jeu pour renforcer l’esprit d’équipe entre collaborateurs.
Sans aller jusqu’à marcher sur du verre pilé, certaines personnes, notamment les plus introverties, ne prennent aucun plaisir à participer à une activité de groupe dans le cadre du travail. Ce qui sera divertissant pour les uns, pourra sembler un calvaire pour les autres. Et si vous trouvez que votre collègue devrait faire un effort parce que, c’est sympa de faire ensemble du karting ou du saut à l’élastique, comme dans le film de Cédric Klapisch, rappelez-vous que tout le monde n’a pas la chance d’être à l’aise en toutes circonstances.
Une équipe se construit sur la durée et non au cours d’un événement auquel certains viennent à reculons.
Ce « bonjour » quotidien, qui s’est mis en place avec le confinement, pourquoi ne pas le continuer une fois que le retour en entreprise aura été effectué. Faire le tour de ses équipes chaque matin pour leur dire bonjour permet de créer ce sentiment d’appartenance que l’on espère développer lors d’un team building.
Ce bonjour quotidien est aussi la première étape qui permet de créer la confiance entre le manager et ses équipes. En effet, prendre le temps de dire bonjour à vos équipiers leur montre que vous vous intéressez réellement à eux. Cela permet aussi de remettre le manager au cœur de ses équipes et de ne plus le voir comme un obstacle au développement de l’esprit collaboratif. En effet, l’étude réalisée par Ipsos révèle que pour 34% des salariés certains comportements managériaux sont un obstacle à la mise en place d’une culture de la collaboration dans les entreprises.
Cela ne signifie pas qu’il ne faut pas créer des évènements en dehors du travail. Ils ont d’autres vertus ; ils permettent notamment, en sortant de son environnement de travail et en se détachant du quotidien, de réfléchir différemment et ainsi de faire émerger des idées neuves pour l’entreprise.