« Tu pars à 17h ! ! Tu as pris ton après-midi. » nous sommes nombreux à avoir entendu prononcer ce genre de phrase. Ce type de réaction, parfois ironique, souvent moralisatrice met en lumière un mal très français : le présenteisme.
Si les causes de ce phénomène sont multiples : conscience professionnelle, réputation, peurs diverses, bien souvent il s’agit d’un effet collectif, d’une question de culture d’entreprise. Une étude de la plateforme de recrutement Glassdoor fin 2019 a montré que c’est le regard des collègues et du manager qui était la cause principale de ce présenteisme. Ainsi, 1 personne interrogée sur 4 admet être déjà restée au bureau sans être efficace, juste pour être bien vu et 30 % d’entre elles pensent qu’il est mal vu de quitter le bureau avant 18h.
Cette notion définie par opposition à l’absentéisme, ne se traduit pas par une productivité plus importante. Au japon, les salariés cumulent parfois plus de 100 heures supplémentaires par mois. Le pays présente pourtant l’un des taux de productivité les plus faibles au monde.
J’ai eu l’occasion de travailler plusieurs mois en Allemagne, avec un autre français nous étions toujours les derniers à fermer l’entreprise, nos collègues allemands étant parti depuis bien longtemps. Ce n’est pas pour autant que leur travail n’était pas fait, ce n’est pas pour autant que le nôtre était plus efficace.
Au contraire, bien souvent le présentéisme entraîne démotivation du salarié, détérioration du climat social et baisse de productivité. Au Japon toujours, Le « karoshi », la mort par excès de travail, est un phénomène préoccupant, au point que depuis 2017 le gouvernement limite le nombre d’heure supplémentaires autorisées.
The Asahi Simbun rapportait qu’en 2017, 190 personnes étaient mortes au Japon à cause de leur emploi, par surmenage ou suicide. Selon les statistiques du ministère du Travail japonais, 90% de ces cas mortels concernaient des individus ayant effectué plus de 80 heures supplémentaires, le chiffre grimpant jusqu’à 100 heures pour 50% des victimes.
La crise sanitaire que nous vivons a entraîné un télétravail massif et de ce fait un changement d’habitudes : les équipes n’étaient plus aux cotés de leurs managers. Il leur a fallu apprendre à travailler différemment.
Pour que des personnes qui ne se voient pas puissent travailler ensemble, il faut de l’engagement dans l’entreprise et des règles de travail efficaces. Si cela ne fonctionne pas, c’est un problème de management et non de présence physique dans l’entreprise.
Bien souvent, lorsque le manager éprouve le besoin d’avoir ses équipes à ses côtés c’est qu’il a du mal à définir les objectifs, à concevoir un plan d’action ou qu’il a peur d’être confronté à ses propres limites.
Le confinement, du jour au lendemain, a permis aux managers de se rendre compte qu’ils pouvaient et devaient faire confiance à leurs équipes même sans une présence permanente à leurs coté.
Lorsque les équipes ont des objectifs clairs, les moyens nécessaires pour les réaliser et que des points de contrôle réguliers sont définis au préalable, le travail à distance ne peut que se passer correctement.
Le confinement que nous avons vécu aura, je l’espère, permis à tout le monde, équipes et managers, de comprendre que l’importance n’est pas la présence physique dans l’entreprise mais la confiance.
La confiance qui est également au cœur d’une bonne gestion sanitaire de l’épidémie que nous connaissons comme le montre le dernier article sur le site d’Osmose, « la fabrique du vivre-ensemble »
D’ailleurs, une étude pilotée par Malakoff Mederic Humanis, groupe spécialisé dans la protection sociale, réalisée début 2019, soit bien avant le confinement, à permis de montrer les avantages du télétravail sur l’efficacité et l’engagement des salariés : Les salariés y voient de nombreux avantages : comme réduire le trajet entre le domicile et le lieu de travail (54%) ; être plus flexible en organisant sa journée (36%) ou être plus efficace dans son travail (36%). Les dirigeants confirment un engagement accru des salariés (79%), une plus grande efficacité des équipes (79%), un gain d’image pour la société et même une baisse de l’absentéisme.
J’ai créé SumFuo pour aider les managers et leurs équipes à plus se faire confiance pour mieux travailler ensemble et ainsi faire grandir l’entreprise.